Publié le 28 Novembre 2013
Cela fait deux décennies que Charles Weibel est l’un des meilleurs boulistes du monde. Ce week-end, le plus messin des Belges sera un maillon fort de la Ronde Pétanque en phase finale de la Coupe d’Europe.
A 42 ans, Charles Weibel a trouvé de nouveaux objectifs : « J’ai désormais envie de gagner en équipe ». Photo Anthony PICORÉ
En le voyant si épanoui, le 25 juillet dernier lors du premier tour de la Coupe d’Europe à Metz, Charles Weibel nous a fait penser à ces passionnés de pétanque qui y consacrent tous leurs étés dans le camping du coin. Chez lui, la bonne humeur est contagieuse, le sourire permanent. Sauf que voilà, derrière l’apparente bonhomie se cache une machine à gagner : avec un titre de champion du monde en 2000, plus de vingt ans passés à réécrire l’histoire de sa discipline et l’immense honneur d’être un des trois joueurs favoris de Dylan Rocher, l’actuel n°1 mondial, "Claudy" Weibel est, à 42 ans, une légende vivante.
• Il y a cinq ans, vous signiez votre première licence à Metz. Depuis, deux Coupes de France et une Coupe d’Europe sont venues allonger votre palmarès. Surpris ? « J’ai du mal à y croire. Je ne pensais pas que tout irait si vite pour nous. Avec Serge ( Sala, le président ), c’est plus qu’une passion commune qui nous lie ; nous sommes amis depuis plus de quinze ans et je me sens aussi bien à Metz que chez moi. On a fait beaucoup de choses ensemble, beaucoup de Réveillons alors aujourd’hui, quand on se retrouve, on est en famille. »
• Est-ce cette amitié qui fait de Metz un club si fort au niveau mondial ? « C’est certain ! L’amitié est le ciment de notre équipe et on le répète à tous ceux qui se demandent comment on fait pour continuer à avoir envie de tout gagner. »
• Votre dernière défaite avec Metz remonte au 26 mars 2011. Depuis, 35 équipes se sont cassé les dents en vous affrontant. Impressionnant… « C’est affolant, même pour nous. Plus ça avance, plus on se dit que ça va s’arrêter, qu’une équipe va bien finir par nous dominer. Les gens pourraient croire qu’au fil des titres, on se relâche, qu’on est plus cool mais non, au contraire, on a de moins en moins envie de se faire battre. »
• A 42 ans et vingt passés à courir les concours, n’avez-vous pas encore senti le besoin de ralentir ? « Metz m’a redonné l’envie de jouer. Quand j’ai signé à la Ronde Pétanque, j’étais à la recherche de quelque chose de nouveau et je l’ai trouvé dans ces compétitions par équipes où on vit à plus de vingt personnes, ensemble, sur tout un week-end. Mais je vous rassure : on ne peut pas se lasser de gagner ( rires ). »
• Comment voyez-vous l’avenir de votre discipline ? « Elle change beaucoup. Dylan Rocher est aujourd’hui le meilleur joueur du monde mais dans quelques mois, je vois bien la Thaïlande pointer le bout de son nez. Ce pays est devenu ultra-professionnel et forme des joueurs extrêmement forts. Quand ils vont commencer à gagner un championnat du monde, ils seront difficiles à aller chercher. »
• Vous savez qu’avec un palmarès comme le vôtre, vous auriez pu postuler au Ballon d’Or si vous aviez été footballeur ? « Je sais que je ne gagnerai jamais ma vie avec la pétanque, mais je ne suis pas jaloux du football pour autant : je n’avais pas le physique pour ( rires ) ! »