Le Boursicaud le combattant
Publié le 24 Février 2011
Je venais de devenir champion du monde de tir de précision la veille de la finale. Cela m'a donné un surplus de confiance, une assurance qui a pesé dans la partie, notamment au moment de remplacer Philippe Suchaud au tir. Mais ces Championnats étaient un peu spéciaux pour une autre raison.
J'ai perdu ma mère il y a un an et demi, et j'ai beaucoup pensé à elle pendant toute cette
compétition.
Oui, c'est vrai. A la base, je suis éducateur, et il y a une certaine fierté à pouvoir montrer au plus haut niveau ce que j'enseigne. Mais j’essaye aussi de mériter la confiance du staff. En retour, si je peux contribuer à apporter un titre de plus à notre pays, j’ai le sentiment de participer à quelque chose de fort.
Pendant la partie, je suis un combattant. Mais je m'efforce de toujours respecter mes adversaires, et
j’attends donc la même chose en retour. Quand ça n'est pas le cas, je peux mal réagir, c'est
vrai. Je ne parviens pas à l'exprimer calmement...
J'avais été vice-champion de France juniors en 1994, et je m’en souviens encore comme d’une déception. Mais les défaites aident à avancer. Ensuite, le fait d’obtenir un titre national m’a donné faim, et a fait grandir l’envie et le rêve de devenir champion du monde.
Il y en a d’autres à réaliser ?
J'aimerais coacher un jour une équipe nationale, et la faire profiter de mon expérience internationale. Je reviens de Suède, où j'ai donné des cours à une sélection de jeunes joueurs. C’est le genre d’expérience qui donne envie d’aller plus loin dans cette démarche.
J'ai une bonne relation avec la plupart d’entre eux, et beaucoup de respect pour eux. Plus jeune, je
regardais jouer les Choupay, Loy, ou Quintais. Mais je ressentais quelque chose de plus pour Passo. C'était le plus costaud, celui qui avait le plus de niaque et de cœur.
Elle m'a fait croiser des gens des médias et du show-business. C'est important pour nous, car ce sont
de bons ambassadeurs de notre sport. Pour la petite histoire, Bigard m'a appelé à une heure du matin le soir de la retransmission des Championnats du monde à la télévision pour me dire qu'il
était heureux de notre victoire.
Lui, ou des gens comme Patrick Bosso, Shirley et Dino, Patrice Laffont et Jean-Jacques Bourdin, me
semblaient inabordables dix ans plus tôt. C'est un gros cadeau que me fait la pétanque. Savoir que certains d’entre eux éprouvent du plaisir à me voir gagner, ça fait chaud au
cœur.
De nombreux Corses m'attribuent un rôle de locomotive. Je l’accepte, mais s’il leur manquait une
locomotive, elle avait en tout cas déjà les wagons. Il suffit de voir la qualité de leurs résultats pour s'en rendre compte. Et ce n'est certainement pas moi qui joue leurs boules.
Cette île m’a apporté de la sérénité et du calme. A moi de lui rendre ce qu’elle m’a donné en lui
ramenant un titre de champion de France. Voilà un autre de mes rêves...
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Source : Boulisme - Newsletter 81 du 23/02/2011 |